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Hi-di-oh,
Réponse rapide : Non.
Réponse argumenté : Ça dépend.
Tout d'abord, je ne vise aucun trouble spécifique ici.
Pour commencer, je ne suis évidemment pas médecin et donc qualifier pour délivrer le moindre conseil médicale, ceci est un partage de mon expérience avec en ajout ce que j'ai pu constater chez d'autres personnes, tout comme ce que j'ai entendu de la bouche de médecin (généraliste, psychiatre…).
Avant tout, il faut écouter le corps médicale dans la mesure du possible. En gardant en tête que certains ne sont pas spécialisés ou pire, ne croient pas à certains TND (comme l'autisme, ou le TDAH féminin ou à l'âge adulte…).
D'une façon générale, les TNDs ont tendances à ajouter par comorbidités des symptômes supplémentaires qui ne font pas parties, à ma connaissance, des symptômes de ceux-ci. Un bon exemple chez moi est l'anxiété latente, constante.
Être TDAH comme moi ne veut pas dire que vous êtes naturellement anxieux. Cependant, il est plus facile de l'être quand on a du mal à suivre le rythme qu'impose notre société, notre environnement, par exemple (mais pas que).
Il est juste plus courant, je pense, d'être anxieux quand on a du mal dans la vie, ça me semble logique. Je pense ne pas être le seul ici.
Tout comme il est plus difficile pour un enfant dyslexique d'être confiant en ses capacités intellectuelle : En classe, voir que vous êtes moins capable de lire / écrire peut donner l'impression à un enfant d'être bête, d'avoir un problème… Oui, il y a un problème, mais cela ne veut pas dire que l'on est idiot.
On a plus de mal.
Ce genre de chose occasionne du stresse, une mésestime de soi ou de ses capacités, sans compter l'environnement qui vous martèle de « faire des efforts », « les autres, eux, y arrivent bien…», etc.
Partant de là, on sait qu'il y a chez ce public plus de travail à apporter pour obtenir le résultat escompté (comme satisfaire le corps professoral, sa famille, son travail…).
Or, pour certains troubles ou effets secondaires (comorbidités) il existe des solutions médicamenteuses qui apportent parfois un bien-êtres supplémentaire.
Je reprend mon cas avec le TDAH (où j'ai le type mixte), où j'ai pendant… très longtemps rejeté toutes formes de médications. Après avoir eu pendant un an environ (en 6ème) de la ritaline (méthylphénidate) et n'ayant constaté aucun effet bénéfiques ou son inverse, j'ai pensé que cela ne marchait pas pour moi.
Peut-être qu'à l'époque, c'était vrai.
J'ai donc continué à vivre ma vie et à finalement oublier que j'étais ce que j'étais, un jeune garçon avec un trouble occasionnant des difficultés supplémentaires.
Non, j'ai préféré me lyncher, penser que j'étais le problème, tout en ne comprenant pas que j'avais naturellement plus de mal dans à peu près tout ce que je voulais faire.
C'était, dans mon cas, une erreur que j'ai douloureusement payé : Notes en chute libre dès la 6ème, de plus en plus de mal à satisfaire ma famille, l'école et le monde du travail. J'ai accumulé une quantité de stresse phénoménale qui m'a été extrêmement délétère au cours de ma vie.
J'ai même rejeté pendant longtemps l'idée de consulter des spécialistes (psychologues) pour tenter de m'apporter de l'aide. J'ai préféré et persister dans l'idée que j'étais une merde.
Ce qui occasionne encore plus d'anxiété, de problèmes d'estime de soi et un cercle vicieux que j'ai moi-même créer a été mon quotidien.
Un jour, au bord du gouffre, j'ai finalement cherché de l'aide. Après un passage quelques temps chez une psychologue non spécialisé dans les TNDs j'ai finalement trouvé une psychologue qui m'a énormément apportée. Tout d'abord, après quelques séances, elle a finalement réussi à me convaincre de discuter avec mon médecin traitant de la prise de molécules qui pourraient m'aider. Trainant des pieds, je lui en parle et surtout j'évoque ma crainte d'être accro, être transformé en zombies ambulant.
J'ai de la chance, j'ai un très bon généraliste, qui m'a expliqué que pas mal de comorbidités du TDAH pouvaient être soulagé par la prise d'anti-dépresseur ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine). Ceux-ci en effet (comme le nom l'indique) aide à recapturer la sérotonine dans le cerveau, or c'est ce genre de problèmes qui occasionne chez certains des problèmes au quotidien. Je ne vais pas rentrer trop dans ce détail, continuons :
J'ai accepté de prendre une molécule, quelques temps.
Wow.
Finalement, les anti-dépresseurs (que mon médecin aime appeler « modulateur d'humeur ») m'a apporté un soulagement comme je n'avais jamais connu avant : Moins colérique, plus posé, plus capable de prendre le temps avant d'agir, une meilleurs capacité à prendre du recul sur moi-même.
Si je devais donner une image, c'est comme-ci la roue dans ma tête qui refuse de s'arrêter avait… ralentie.
C'est pas magique, mais ça m'a apporté de l'air, beaucoup d'air. J'en prend encore 3 ou 4 ans après.
Malgré des effets secondaires pas toujours marrant, je constate que je suis plus heureux avec, sans être un zombie.
Puis, plus tard, j'ai finalement passé le cap et décidé de re-essayer le méthylphénidate. Bon sang pourquoi j'ai pas fais ça 10 ans plus tôt ?
Pour un TDAH, dans environ 90% des cas, c'est un véritable allié.
Sous cette molécule, j'arrive enfin quelques heures dans la journée à être à peu près concentré, actif, capable de prendre sur moi la frustration qu'occasionne une tâche que j'aurai préféré avant repousser. Ce n'est encore une fois pas magique, j'ai toujours beaucoup de mal au quotidien à réaliser certaines choses, dans les temps. Mais il m'est beaucoup plus simple de lutter contre.
Avec mon anti-dépresseur et ce psychostimulant, j'ai par exemple réussi à faire des choses que je tentais de faire en vain depuis ~15 ans (comme commencer la programmation). Tout en rappelant que les anti-dépresseurs ne conviennent pas généralement aux mineurs avec des risques, notamment, de penser suicidaire. Je vous laisse à votre médecin préférez le soin de vous expliquer cela mieux que moi.
Il y a, hélas, environ 10% des TDAH qui ne peuvent pas prendre de psychostimulant (du moins, le méthylphénidate) à cause d'effets secondaires trop fort ou car il est inefficace, si c'est votre cas alors il faut insister plus sur les habitudes de vies, travailler encore avec plus d'insistances sur soi-même et c'est effectivement bien dommage. À ceux-ci, je rappel que les ISRS existent et agissent différemment, tout en étant possible que cette classe de molécule ne vous conviennent pas non plus.
C'est pourquoi les médicaments ne sont pas toujours une solution applicable à toutes et tous.
Mais sans avoir essayer quelques temps, vous ne pouvez pas affirmer ce que cela vous fera.
Il faut parfois tenter d'autres médicaments (génériques, d'autres classes) ou moduler la prise (horaire, dosage, jours avec et sans…), ou accepter de passer une phase d'adaptation avec des effets secondaires pas géniaux. Cela peut prendre dans le cas du méthylphénidate quelques mois (dans mon cas).
Parfois, on manque de confiance en la science et / ou la médecine, à cause de mauvaises expériences du à un mauvais praticien (non-spécialisé, ou tout simplement mauvais, sans empathie ou trop catégorique dans leur croyance). Cependant, cette quête n'est pas vaine, elle peut vraiment améliorer vos conditions de vies.
Souvent, on appel le méthylphénidate des amphétamines. C'est faux. Son action est proche, mais ce n'est pas des amphétamines.
Concernant l'addiction, si vous êtes TDAH et que vous respectez votre dosage, il n'y a pas de raisons de devenir accro. Cela est peut-être vrai chez ceux qui ne souffrent pas du TDAH, mais pour nous c'est complètement différents.
Les jours où je ne prend pas mon psychostimulant je ne suis pas en manque, bien qu'alors je souffre d'un effet « down » où je redeviens ce que je suis normalement, donc peu motivé, peu actif, ce qui est le problème : Je ne suis pas accro, mais c'est comme-ci on m'ôtait un anti-douleur pour une douleur constante, ça fait mal. D'ailleurs, il est souvent recommandé de ne pas en prendre tout les jours pour éviter une légère accoutumances qui rend simplement la molécule, selon mon expérience, moins efficace au fur et à mesure du temps. C'est pourquoi j'évite d'en prendre le week-end.
J'insiste, le méthylphénidate jusqu'à preuve du contraire ne rend pas accro. De toute façon, cette molécule n'agis que quelques heures dans la journée.
Il y a bien sûr d'autres solutions que les médicaments, comme améliorer son hygiène de vie, discuter avec un spécialiste (psychologue spécialisé dans votre trouble, c'est très important), être soutenu par son entourage, faire preuve d'une certaine gentilesse et patience à son égard. Mais c'est quand même vachement plus difficile sans mes deux béquilles.
Peut être qu'un jour je pourrai me passer de mes traitements, je n'en sais rien.
Mais depuis quelques années j'ai pu faire ce constat : Dans mon cas, j'ai vraiment été idiot. Si vous êtes comme moi, je ne vous traite pas d'imbécile, bien sûr, je n'oserai pas.
Mais, sincèrement, si vous êtes ce que j'ai été, à savoir méfiant envers les molécules (qui existent depuis très longtemps, avec de très nombreuses études sérieuses), songez-y : Avez-vous essayé ? Pouvez-vous affirmer que vos connaissances médicales dépassent celles des médecins (à fortiori spécialistes) ?
Ne serais-ce pas, plutôt, une peur de l'inconnu ?
Je ne vous dis pas d'essayer, je vous incite à le considérer, c'est tout.
J'espère que ce sujet n'est pas trop long, j'ai tenté d'être factuel et je rappel encore une fois que ceux-ci est mon expérience personnelle, que je souhaite partager pour vous éviter tout comme moi de longues années de souffrances inutiles.
Quoi qu'il en soit, c'est avec des médecins que vous devrez voir tout ça. Pas à partir des conseils d'une personne sur internet qui n'est pas dans le domaine.
Faites confiances à la science, un peu, sans elle beaucoup d'entre nous ne seraient même pas en vie. Parfois la science se trompe, mais celle-ci a pour qualité de se remettre perpétuellement en question, avec des méthodes éprouvées.
Si j'ai dis une connerie, n'hésitez pas à me le dire. Toujours ravis d'apprendre !
PS : Pardon pour les fautes.
Kévin
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